Plurilatéralisme : diriger dans un monde économique fragmenté

Lors de sa conférence au CPA, Nicolas Michelon, expert en géo-économie, a dressé un constat sans appel : le multilatéralisme est en train de mourir. Les grandes puissances économiques — États-Unis, Chine, Europe, Inde — ne jouent plus le jeu collectif des institutions mondiales. Elles se replient sur des alliances régionales, plus restreintes, plus dures. C’est l’ère du plurilatéralisme : une nouvelle logique de rapports de force économiques.
Pour les dirigeants d’entreprise, ce changement de paradigme n’est pas une simple affaire diplomatique. C’est un bouleversement stratégique. Les chaînes de valeur se reconfigurent, les dépendances s’exposent, les alliances économiques deviennent mouvantes. Et les entreprises, notamment celles ancrées dans les territoires, doivent apprendre à penser globalement et agir localement — dans un monde où la stabilité a disparu.
Du multilatéralisme au plurilatéralisme : un basculement historique
Selon Nicolas Michelon, nous assistons à la fin du régime économique exceptionnel inauguré après la chute de l’Union soviétique. Le multilatéralisme, incarné par l’Organisation mondiale du commerce (OMC), garantissait un cadre commun de règles.
Aujourd’hui, ce système s’érode. Les grands acteurs préfèrent multiplier les accords régionaux pour imposer leur poids : États-Unis avec l’Amérique latine, Chine avec l’Asie du Sud-Est, Europe avec ses voisins stratégiques.
« Le plurilatéralisme, explique Nicolas Michelon, c’est la logique des blocs. On réduit la taille du jeu pour mieux écraser l’adversaire. »
Cette fragmentation redessine la carte économique mondiale. Les chaînes de valeur se recentrent autour de pôles régionaux. La Chine devient le cœur industriel de l’Asie ; les États-Unis cherchent à relocaliser ; l’Europe hésite entre dépendance et autonomie.
Les conséquences pour les entreprises européennes
Pour les dirigeants français, cette recomposition n’est pas abstraite. Elle modifie les règles du commerce, les coûts de production, la sécurité des approvisionnements.
Le monde se referme : hausse des barrières commerciales, sanctions croisées, relocalisation stratégique.
Les accords de libre-échange deviennent des outils de domination. L’accès à certaines ressources (terres rares, semi-conducteurs, énergie) devient un levier de pouvoir.
Les entreprises doivent désormais anticiper les chocs géopolitiques comme elles anticipaient autrefois les chocs de marché. Cela exige une compréhension fine des interdépendances régionales et une agilité stratégique nouvelle.
Agir depuis les territoires : l’atout des dirigeants formés au CPA
Pour un dirigeant d’Auvergne Rhône-Alpes, l’enjeu est double :
protéger son autonomie stratégique, en diversifiant ses partenariats et ses sources d’approvisionnement ;
inscrire son entreprise dans des écosystèmes locaux résilients, tout en restant connecté aux flux mondiaux.
C’est précisément ce que propose la formation CPA Lyon-Grenoble : un apprentissage fondé sur la compréhension des systèmes complexes, la prise de décision dans l’incertitude et le développement d’une vision globale du rôle du dirigeant.
La géoéconomie n’est plus un sujet de spécialistes : c’est une compétence-clé pour piloter dans le brouillard.
Former des dirigeants lucides et souverains
Face à un monde fragmenté, le rôle du dirigeant n’est pas seulement de s’adapter, mais d’orienter et anticiper. Le plurilatéralisme n’est pas une menace : c’est une invitation à repenser la stratégie, à reconnecter les territoires à la scène mondiale et à faire émerger une nouvelle génération de dirigeants lucides, stratégiques et ancrés.
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