Innover en stratégie : comment sortir des schémas habituels ? L’expérience Poralu Marine au CPA Lyon

Dans un monde où les dirigeants doivent naviguer dans une complexité croissante, la question n’est plus seulement quelle stratégie adopter, mais comment renouveler sa manière de penser la stratégie.
Lors d’une session du CPA Lyon–Grenoble, Laurent Gasiglia, dirigeant de Poralu Marine, a proposé aux participants un cas pratique d’un genre nouveau : un retour en arrière immersif, une projection collective sur 10 ans, et une vérification par la réalité.
Un exercice qui illustre parfaitement ce qui fait la force du CPA : une pédagogie vivante, fondée sur l’action, la réflexion stratégique, l’intelligence collective et le miroir entre pairs.

Revenir en arrière pour mieux voir l’avenir

Pour cette session, Laurent Gasiglia a choisi de placer les participants en 2013, à quelques mois du rachat de son entreprise.
Il les place dans son rôle, à ce moment précis :

• contexte économique réel,

• contraintes de l’époque,

• chiffres tels qu’ils existaient,

• incertitudes et tensions managériales.

Cette immersion temporelle a un objectif simple : sortir les dirigeants de la pensée “post-rationalisée”, celle qui explique tout “après coup”, et les replacer dans la réalité stratégique telle qu’elle est vécue, rarement linéaire, souvent ambiguë.

Concevoir une stratégie à 10 ans… en groupe

La mission confiée aux participants :
👉 concevoir ensemble la stratégie 2013–2023 de Poralu Marine, en travaillant par DAS (Domaines d’Activité Stratégiques).

Le raisonnement par DAS impose une rigueur essentielle :

• rien n’est “global”,

• chaque activité doit être questionnée,

• développer ou arrêter un DAS devient un choix assumé,

• les arbitrages deviennent explicites.

Le travail collectif ajoute une dimension centrale :

• chaque dirigeant apporte un angle de vue différent,

• les angles morts individuels disparaissent,

• les arbitrages deviennent plus clairs,

• les idées prennent de la profondeur.

Le CPA crée alors ce que Laurent appelle “un effet miroir stratégique” : la stratégie devient une construction collective, nourrie par des profils variés, ancrée dans une dynamique de pairs.

Comparer avec le plan réel de Laurent GASIGLIA & Denis ANSELMET (2013)

Deuxième étape :
👉 comparer les travaux de groupe avec les choix stratégiques que Laurent Gasiglia et Denis Anselmet avaient réellement formalisés en 2013.

Exercice particulièrement puissant car il met en évidence :

• les convergences (logiques communes),

• les divergences (innovations proposées par les groupes),

• les angles morts (ce qui n’avait été envisagé par personne),

• les intuitions qui se sont révélées justes… ou non.

Cette confrontation est un moment clé de lucidité stratégique : la stratégie cesse d’être théorique, elle devient une matière vivante, façonnée par les perceptions, les biais, les heuristiques de décision.

La preuve par le réel : ce qui a été fait, ce qui a marché, ce qui a échoué

Troisième étape : confronter les deux plans… à la réalité de 2024.

On examine :

• ce qui a effectivement été exécuté,

• ce qui a été abandonné,

• ce qui n’avait pas été anticipé,

• les succès majeurs,

• les échecs structurants.

Cette étape constitue un apprentissage rare pour les dirigeants : la stratégie se comprend vraiment quand elle est mise en relation avec ses résultats.

C’est là que le CPA révèle sa singularité :

une pédagogie fondée sur la réalité, l’analyse critique et l’apprentissage par l’expérience.

Les grands enseignements de ce cas innovant

1. Le raisonnement par DAS discipline la pensée

Il évite :

• les visions trop globales,

• les décisions “en vrac”,

• le “tout, tout de suite”.

Il impose un cadre clair, qui permet ensuite d’innover avec plus de précision.

2. Le collectif crée la véritable innovation stratégique

Le travail entre dirigeants permet :

• de multiplier les options,

• d’éviter les angles morts,

• d’oser des scénarios que l’on ne s’autoriserait pas seul.

3. L’apprentissage devient concret et actionnable

La boucle intention → exécution → résultat éclaire :

• les bonnes intuitions,

• les mauvaises hypothèses,

• les erreurs productives,

• les leviers qui font réellement la différence.

Innover en stratégie ne consiste pas à inventer un nouvel outil.
C’est changer de posture, ouvrir le dialogue, confronter la pensée au réel et accepter l’apprentissage collectif.
L’expérience menée avec Laurent Gasiglia en est la parfaite illustration : grâce au travail par DAS, à la force du groupe et à la confrontation au réel, la stratégie devient un processus vivant, partagé, évolutif et profondément humain.

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